Prix international de Poésie
"Le Courrier de l'Orénoque"
"Le Courrier de l'Orénoque"
France
FÊTE
DE LA CONNAISSANCE
Je viens de très loin,
comme une bête de proie,
flairant la trace du grand chamane.
A force de la suivre,
de marcher, de chercher,
mes pieds se sont crevassés comme des racines assoiffées,
mes pieds sont partis seuls, inventant de nouveaux chemins.
J'ai marché durant des lunes et des lunes
avec l'entêtement de la fourmi,
depuis l'heure où le soleil bondit sur la terre
et où le craquement de sa lumière nous grimpe jusqu'au cœur.
Parfois je perdais la piste du grand sorcier.
Car lorsqu'il sentait que j'allais l'atteindre,
il m'échappait
par une ruse.
A travers les raccourcis
qui sont les labyrinthes de la forêt.
Je restais triste,
mes yeux, comme deux pierres aveugles
et mon cœur effréné plein d'amertume.
Alors je revenais par les villages
voir si je retrouvais son signe chez les hommes
et toujours on pointait un doigt :
plus loin,
plus loin,
après de nombreux méandres du fleuve.
J'ai beaucoup marché
au point de perdre peu à peu mes souvenirs
ou de ne plus pouvoir m'orienter dans aucun bois
ou par quelque étoile connue.
Jusqu'au moment où le chamane m'a permis d'être à son côté
moi qui ignorais que dès le début j'avais été choisie.
Ma fatigue s'est envolée comme un oiseau s'envole de son piège.
J'ai déposé là mon vieux cœur,
je suis sorti de sa maison en ruine.
Mon nouveau cœur battait au rythme de la cérémonie rituelle
paré pour la fête de la connaissance.
LES DEUX RIVES
Tu as soufflé un long jeûne sur moi
avec ton haleine d'orage.
Tu as râpé l'écorce du cannelier
et tu l'as ajoutée au breuvage magique.
Cette boisson nettoyant cœur et tripes fut amère.
Boisson bouillante,
elle m'a ébranlé,
implacable comme un poisson-torpille.
Bouleversé,
mon corps est resté tendu comme un arc.
Alors le chant de la forêt
s'est cabré en moi.
Tout a explosé dans ma tète,
les appels des animaux,
l'inquiétude des eaux,
le vent griffant les feuilles
avec sa rumeur magique.
Et puis
un silence m'a recouvert,
épais et doux
comme du miel sauvage.
Lorsque tu m'as vu enfin prêt
tu as versé dans une calebasse :
l'eau du tourment,
l'eau des mille amours,
l'eau des douces lamentations,
l'eau du rêve de la création éternelle,
l'eau des nouvelles constellations,
l'eau de la vieille blessure,
l'eau du rêve parfumé,
l'eau de fumée,
l'eau de l'espoir qui reverdit
et tu as rafraîchi mon ombre
avec l'éclat d'un fleuve d'étoiles paisible.
Tu chantais
un sortilège qui m'enveloppait avec douceur:
il entrait et sortait,
il se tissait dans mon oreille,
et j'ai perdu le souvenir de qui j'étais.
Avec du jus de tabac, j'ai séparé l'âme du corps.
Je me voyais sur beaucoup de chemins.
Tu m'as fait voltiger dans et hors de moi
pour me montrer l'autre monde
pour me lancer sur le sentier étroit du rêve.
Mes sens brisés
je me suis confondu avec les éléments.
Je me retrouvais morcelé
mes pieds
ma tête
mes mains
et chaque membre était heureux et libre et solitaire.
Et je fus nuages tourbillonnant
imitant les pirouettes de l'épervier,
et je marchais faisant fuir la tempête
avec les bonds enjoués du cerf,
et je nageai avec la force du caïman
nourri, moins par la viande
que par la peur respectueuse des hommes,
et à la fin j'ai anéanti les chemins
avec la fureur du tigre.
Tu as appelé
pour que je revienne
pour que je réunisse à nouveau mes morceaux.
Je ne voulais pas revenir.
Chercher mon esprit protecteur de l'autre côté du monde
était si délicieux
que je craignais de revenir remplir la peau qui fut la mienne.
Mais sans le vouloir je revins,
étrange fut ce retour dans mon corps,
je me sentais le prisonnier d'une maison d'autrui.
Mes pieds ne me soutenaient plus,
ils paraissaient de pure argile,
comme les premiers hommes créés par Wanadi.
Comme
un serpent
paresseusement
je me
suis traîné.
Ma tête était un incendie.
Dans la grotte de ma bouche
ma langue avait un goût de charbon.
Mes jambes se brisèrent
avec un craquement de branche morte.
Mes mains rebroussèrent chemin,
mes doigts étaient des fourmis affolées
qui s'avançaient désorientées.
Je me suis endormi
d'un sommeil lourd.
Et en me réveillant
l'esprit du brouillard a raccommodé mon corps,
je me suis levé :
os et âme ressoudés.
Vainqueur de mon premier voyage
dans le monde des ombres.
LE LANGAGE DE LA FORET
Il faut être attentif
quand la forêt nous parle :
chaque plante cache un secret
pour guérir
pour ensorceler.
Il faut savoir écouter
pour déchiffrer ses mystères.
Apprendre à distinguer
dans chaque arbre,
dans chaque plante,
son essence,
son ombre.
Reconnaître notre frère :
l'esprit qui nous aidera
dans les tâches magiques.
PIÈGE POUR LA CHASSE AUX SCINTILLEMENTS
L'étoile est restée à me regarder
un bon moment
Et moi je suis resté enraciné, ferme sur le sol,
jusqu'à ce que j'ai cru sentir
qu'elle me caressait.
Son fourmillement de siècles passe sur mon dos
et frottant frottant
soulève
des scintillements.
Pour me changer enfin en étincelle de son éclat éternel.
PURIFICATION DES GUÉPES
Les guêpes
laissent dans ma chair
leurs aiguillons.
Je reste immobile
ma peau est offrande.
Que leur furie
pénètre mon sang
et que me protège leur force magique
pour chasser et pour pêcher.
CHANT DU CHASSEUR
Ma flèche
est alerte
cerf mon frère,
petit frère.
Je t'invoque
pour qu'elle arrive droit sur toi.
J'ai rêvé de toi
frère pécari,
petit frère.
Que ma sarbacane
te vise avec adresse.
Avec un nid de fourmis blanches
j'allumerai un feu
dans la tanière
pour faire sortir
le frère tatou,
petit frère.
Mon chien
tremble déjà.
Teint de rocou
et de poudre magique,
inquiet,
il flaire le vent.
Frère pécari,
frère cerf,
frère tatou,
avec du sel et du piment,
sous la cendre,
l'eau m'en vient déjà à la bouche.
CHANSON DE L'ENSORCELEUSE
J'ai peigné ma chevelure
jusqu'à lui donner l'éclat
d'une peau de loutre.
Je savais que tu m'épiais,
voilà pourquoi mon sortilège.
Ma parole va vers toi
enveloppée dans un sourire
qui se fait flèche précise.
Profonde est la vénération
de tes yeux brillant de joie.
Je viens de très loin,
comme une bête de proie,
flairant la trace du grand chamane.
A force de la suivre,
de marcher, de chercher,
mes pieds se sont crevassés comme des racines assoiffées,
mes pieds sont partis seuls, inventant de nouveaux chemins.
J'ai marché durant des lunes et des lunes
avec l'entêtement de la fourmi,
depuis l'heure où le soleil bondit sur la terre
et où le craquement de sa lumière nous grimpe jusqu'au cœur.
Parfois je perdais la piste du grand sorcier.
Car lorsqu'il sentait que j'allais l'atteindre,
il m'échappait
par une ruse.
A travers les raccourcis
qui sont les labyrinthes de la forêt.
Je restais triste,
mes yeux, comme deux pierres aveugles
et mon cœur effréné plein d'amertume.
Alors je revenais par les villages
voir si je retrouvais son signe chez les hommes
et toujours on pointait un doigt :
plus loin,
plus loin,
après de nombreux méandres du fleuve.
J'ai beaucoup marché
au point de perdre peu à peu mes souvenirs
ou de ne plus pouvoir m'orienter dans aucun bois
ou par quelque étoile connue.
Jusqu'au moment où le chamane m'a permis d'être à son côté
moi qui ignorais que dès le début j'avais été choisie.
Ma fatigue s'est envolée comme un oiseau s'envole de son piège.
J'ai déposé là mon vieux cœur,
je suis sorti de sa maison en ruine.
Mon nouveau cœur battait au rythme de la cérémonie rituelle
paré pour la fête de la connaissance.
LES DEUX RIVES
Tu as soufflé un long jeûne sur moi
avec ton haleine d'orage.
Tu as râpé l'écorce du cannelier
et tu l'as ajoutée au breuvage magique.
Cette boisson nettoyant cœur et tripes fut amère.
Boisson bouillante,
elle m'a ébranlé,
implacable comme un poisson-torpille.
Bouleversé,
mon corps est resté tendu comme un arc.
Alors le chant de la forêt
s'est cabré en moi.
Tout a explosé dans ma tète,
les appels des animaux,
l'inquiétude des eaux,
le vent griffant les feuilles
avec sa rumeur magique.
Et puis
un silence m'a recouvert,
épais et doux
comme du miel sauvage.
Lorsque tu m'as vu enfin prêt
tu as versé dans une calebasse :
l'eau du tourment,
l'eau des mille amours,
l'eau des douces lamentations,
l'eau du rêve de la création éternelle,
l'eau des nouvelles constellations,
l'eau de la vieille blessure,
l'eau du rêve parfumé,
l'eau de fumée,
l'eau de l'espoir qui reverdit
et tu as rafraîchi mon ombre
avec l'éclat d'un fleuve d'étoiles paisible.
Tu chantais
un sortilège qui m'enveloppait avec douceur:
il entrait et sortait,
il se tissait dans mon oreille,
et j'ai perdu le souvenir de qui j'étais.
Avec du jus de tabac, j'ai séparé l'âme du corps.
Je me voyais sur beaucoup de chemins.
Tu m'as fait voltiger dans et hors de moi
pour me montrer l'autre monde
pour me lancer sur le sentier étroit du rêve.
Mes sens brisés
je me suis confondu avec les éléments.
Je me retrouvais morcelé
mes pieds
ma tête
mes mains
et chaque membre était heureux et libre et solitaire.
Et je fus nuages tourbillonnant
imitant les pirouettes de l'épervier,
et je marchais faisant fuir la tempête
avec les bonds enjoués du cerf,
et je nageai avec la force du caïman
nourri, moins par la viande
que par la peur respectueuse des hommes,
et à la fin j'ai anéanti les chemins
avec la fureur du tigre.
Tu as appelé
pour que je revienne
pour que je réunisse à nouveau mes morceaux.
Je ne voulais pas revenir.
Chercher mon esprit protecteur de l'autre côté du monde
était si délicieux
que je craignais de revenir remplir la peau qui fut la mienne.
Mais sans le vouloir je revins,
étrange fut ce retour dans mon corps,
je me sentais le prisonnier d'une maison d'autrui.
Mes pieds ne me soutenaient plus,
ils paraissaient de pure argile,
comme les premiers hommes créés par Wanadi.
Comme
un serpent
paresseusement
je me
suis traîné.
Ma tête était un incendie.
Dans la grotte de ma bouche
ma langue avait un goût de charbon.
Mes jambes se brisèrent
avec un craquement de branche morte.
Mes mains rebroussèrent chemin,
mes doigts étaient des fourmis affolées
qui s'avançaient désorientées.
Je me suis endormi
d'un sommeil lourd.
Et en me réveillant
l'esprit du brouillard a raccommodé mon corps,
je me suis levé :
os et âme ressoudés.
Vainqueur de mon premier voyage
dans le monde des ombres.
LE LANGAGE DE LA FORET
Il faut être attentif
quand la forêt nous parle :
chaque plante cache un secret
pour guérir
pour ensorceler.
Il faut savoir écouter
pour déchiffrer ses mystères.
Apprendre à distinguer
dans chaque arbre,
dans chaque plante,
son essence,
son ombre.
Reconnaître notre frère :
l'esprit qui nous aidera
dans les tâches magiques.
PIÈGE POUR LA CHASSE AUX SCINTILLEMENTS
L'étoile est restée à me regarder
un bon moment
Et moi je suis resté enraciné, ferme sur le sol,
jusqu'à ce que j'ai cru sentir
qu'elle me caressait.
Son fourmillement de siècles passe sur mon dos
et frottant frottant
soulève
des scintillements.
Pour me changer enfin en étincelle de son éclat éternel.
PURIFICATION DES GUÉPES
Les guêpes
laissent dans ma chair
leurs aiguillons.
Je reste immobile
ma peau est offrande.
Que leur furie
pénètre mon sang
et que me protège leur force magique
pour chasser et pour pêcher.
CHANT DU CHASSEUR
Ma flèche
est alerte
cerf mon frère,
petit frère.
Je t'invoque
pour qu'elle arrive droit sur toi.
J'ai rêvé de toi
frère pécari,
petit frère.
Que ma sarbacane
te vise avec adresse.
Avec un nid de fourmis blanches
j'allumerai un feu
dans la tanière
pour faire sortir
le frère tatou,
petit frère.
Mon chien
tremble déjà.
Teint de rocou
et de poudre magique,
inquiet,
il flaire le vent.
Frère pécari,
frère cerf,
frère tatou,
avec du sel et du piment,
sous la cendre,
l'eau m'en vient déjà à la bouche.
CHANSON DE L'ENSORCELEUSE
J'ai peigné ma chevelure
jusqu'à lui donner l'éclat
d'une peau de loutre.
Je savais que tu m'épiais,
voilà pourquoi mon sortilège.
Ma parole va vers toi
enveloppée dans un sourire
qui se fait flèche précise.
Profonde est la vénération
de tes yeux brillant de joie.
LE CHEMIN DE L'ARC-EN-CIEL
Tout animal possède une âme.
Quand il meurt,
Tout animal possède une âme.
Tout animal possède une âme.
Quand il meurt,
Tout animal possède une âme.
Quand il meurt ,
elle s'en va
jusqu'à se perdre
elle s'en va
jusqu'à se perdre
sur le chemin de l'arc-en-ciel
père de tous les animaux.
père de tous les animaux.
Les pierres
sont parfois des maisons
où se réfugient les esprits
et d'autres fois
ce sont des hommes
ou des animaux
prisonniers d'un sortilège
LA NUIT S'ÉCHAPPE
La nuit s'échappe
par les mailles de notre hamac
les étoiles prennent congé sous tes paupières
le soleil
commence à aiguiser
l'ombre des arbres
et l'odeur du café
met le rêve à nu
à l'instant où se cristallise ce poème
CHANSON DE LA PLUIE
Dans la nuit
la pluie s'étend
comme pour un enchantement.
Elle chante et crisse
sur les feuilles des arbres
en éthérant enfin nos rêves.
KANAÏMA
Kanaïma c'est le grand démon
le diable mystérieux
Le Kanaïma
niche à l'endroit le plus secret de la forêt,
il cache sa salive dans une boîte de bambou
comme un puissant chamane.
Après quoi il dessine son corps
et se déguise
avec une peau de jaguar
avec une peau de cerf
et siffle derrière les arbres.
La nuit
il sort et se répand comme une énorme flamme
venue de la forêt
pour effrayer
rendre malade
et tuer des hommes.
Il n'existe pas de mots
pour combattre son pouvoir
Seulement la résignation.
SORTILÈGE DE L'AMOUREUSE
Je t'appelle
sur la terre
sur l'eau
dans la savane
dans la forêt
pour que tu viennes à moi.
Je te conjure
pour entraver ton cœur avec ma voix.
Je suis vierge
fleur nouvelle
miel frais
puisse mon parfum t'enivrer.
Que je sois ta fièvre incessante
et la seule à pouvoir l'éteindre
comme une eau claire.
Que mon nom
jour et nuit
soit sur tes lèvres
Tu viens à moi
riant
et chantant
tu tisses mille jolis mots
et crois ainsi me conquérir
sans savoir
que tu es déjà ensorcelé.
MÈRE DE L'EAU
Quand la Mère de l'Eau
chante sa malédiction
mieux vaut se trouver loin
Sa haine est si grande
qu'il lui suffit de regarder
les oiseaux
pour qu'ils tombent morts
en plein vol
Elle change souvent de nom
et sa force est telle
qu'on ne peut la reconnaître
Il faut de grandes invocations
pour détourner sa fureur
Il arrive qu'un sorcier
hérite de son regard
empoisonné
pour notre malheur
Soyons à jamais libérés de sa colère
PIERRE DE FEU
Quand je mourrai
mon animal protecteur
m'emportera au loin
où se réfugient les esprits
et d'autres fois
ce sont des hommes
ou des animaux
prisonniers d'un sortilège
LA NUIT S'ÉCHAPPE
La nuit s'échappe
par les mailles de notre hamac
les étoiles prennent congé sous tes paupières
le soleil
commence à aiguiser
l'ombre des arbres
et l'odeur du café
met le rêve à nu
à l'instant où se cristallise ce poème
CHANSON DE LA PLUIE
Dans la nuit
la pluie s'étend
comme pour un enchantement.
Elle chante et crisse
sur les feuilles des arbres
en éthérant enfin nos rêves.
KANAÏMA
Kanaïma c'est le grand démon
le diable mystérieux
Le Kanaïma
niche à l'endroit le plus secret de la forêt,
il cache sa salive dans une boîte de bambou
comme un puissant chamane.
Après quoi il dessine son corps
et se déguise
avec une peau de jaguar
avec une peau de cerf
et siffle derrière les arbres.
La nuit
il sort et se répand comme une énorme flamme
venue de la forêt
pour effrayer
rendre malade
et tuer des hommes.
Il n'existe pas de mots
pour combattre son pouvoir
Seulement la résignation.
SORTILÈGE DE L'AMOUREUSE
Je t'appelle
sur la terre
sur l'eau
dans la savane
dans la forêt
pour que tu viennes à moi.
Je te conjure
pour entraver ton cœur avec ma voix.
Je suis vierge
fleur nouvelle
miel frais
puisse mon parfum t'enivrer.
Que je sois ta fièvre incessante
et la seule à pouvoir l'éteindre
comme une eau claire.
Que mon nom
jour et nuit
soit sur tes lèvres
Tu viens à moi
riant
et chantant
tu tisses mille jolis mots
et crois ainsi me conquérir
sans savoir
que tu es déjà ensorcelé.
MÈRE DE L'EAU
Quand la Mère de l'Eau
chante sa malédiction
mieux vaut se trouver loin
Sa haine est si grande
qu'il lui suffit de regarder
les oiseaux
pour qu'ils tombent morts
en plein vol
Elle change souvent de nom
et sa force est telle
qu'on ne peut la reconnaître
Il faut de grandes invocations
pour détourner sa fureur
Il arrive qu'un sorcier
hérite de son regard
empoisonné
pour notre malheur
Soyons à jamais libérés de sa colère
PIERRE DE FEU
Quand je mourrai
mon animal protecteur
m'emportera au loin
Je laisserai ma trace
sur le chemin des esprits
sur le chemin des ancêtres
sur le chemin des esprits
sur le chemin des ancêtres
Je gravirai
des cieux innombrables
jusqu'à ce que mon âme se change
des cieux innombrables
jusqu'à ce que mon âme se change
en étoile
Fixé au nuage le plus haut
Fixé au nuage le plus haut
Brillant
comme une pierre de feu.
comme une pierre de feu.
LA NUIT S'ÉCHAPPE
La nuit s'échappe
par les mailles de notre hamac
les étoiles prennent congé sous tes paupières
le soleil
commence à aiguiser
l'ombre des arbres
et l'odeur du café
met le rêve à nu
à l'instant où se cristallise ce poème
La nuit s'échappe
par les mailles de notre hamac
les étoiles prennent congé sous tes paupières
le soleil
commence à aiguiser
l'ombre des arbres
et l'odeur du café
met le rêve à nu
à l'instant où se cristallise ce poème